L’intrigue de l’image est tirée du poème de L. Ariosto “Furieux Roland”. Il décrit l’histoire d’Angelica, enchaînée à un rocher et sacrifiée à un monstre marin. Elle a été sauvée par le chevalier Roger, qui a volé à la rescousse sur un animal mythique, qui était un “mélange” d’un cheval et d’un aigle. Les Ingres prennent le moment le plus dramatique de cette histoire, mais les chiffres sont écrits “sans émotion” et semblent figés. Une fois de plus, nous sommes confrontés à un attachement presque délibéré de l’artiste au maniérisme, qu’il a “modernisé” au besoin.
Les héros de l’image, comme sculptés dans du carton, sont disposés par l’auteur sur le fond d’un paysage fantastique extrêmement simplifié. Ingres ici, tout d’abord, prend le contraste. Pour sa création, en particulier, il fonctionne que Roger est vêtu d’une armure d’or, et Angelica est debout à une falaise nue. Il convient de noter le “jeu” de motifs couvrant toute la surface de la toile. La fermeture de l’espace artistique est accentuée par la diagonale de la lance de Roger, qui semble relier tous les éléments de la composition.