El Greco est l’auteur de nouveaux cycles religieux, à lui inconnus en Espagne, des Apostolados. Le tableau de l’Ermitage “Les apôtres Pierre et Paul” est à côté d’eux.
La comparaison dans une œuvre de Pierre et Paul présente un intérêt particulier pour l’artiste. Selon l’Écriture, avant l’adoption du christianisme, Paul a violemment persécuté les adeptes de cette foi, mais, après avoir communiqué avec elle, est devenu un champion fanatique de celle-ci. Au contraire, l’apôtre Pierre, l’un des plus proches disciples du Christ, ne s’est pas distingué par sa constance et son courage. Il hésitait parfois, trahissait le christianisme, mais, se repentant, lui revenait.
Dans l’image d’El Greco, une place centrale est donnée à Paul. Il est représenté au moment du sermon, posant sa main sur un livre. Sa figure est mise en évidence non seulement par la disposition frontale, mais aussi coloristiquement. Le manteau rouge foncé du saint avec des plis lourds et largement pliés est le principal accent coloré.
La tête de l’apôtre est magnifiquement écrite: le contour a été tracé avec force et énergie, les volumes du crâne, des pommettes et du nez ont été précisément élaborés. Les yeux brûlants sombres rendent le visage particulièrement expressif. Pavel est interprété par un homme fort et convaincu. À côté de lui, Peter a l’air faible, impuissant. Sa tête grise sénile s’inclina, un appel au pardon se lisait dans son expression.
Les Apôtres El Greco sont loin des images canoniques de saints adoptées par l’église officielle. Ils sont écrits d’une manière large, libre et capricieuse, inhabituelle pour l’Espagne au XVIe siècle et par conséquent semblait particulièrement impudente. Lorsque vous regardez ce travail, il devient clair pourquoi le roi d’Espagne a rejeté le talentueux maître: les saints représentés par lui n’ont pas suscité le désir de prier.