Ce fut le panneau central du Théâtre de la Chambre juive d’État organisé, refait de la noble demeure. Il mesurait 3 m de haut et 8 m de long et était situé le long du mur longitudinal de la salle.
C’est la grande commedia del arte juive. Chagall se place comme Moïse, à côté des tablettes de la Loi. À l’aide d’une sorte de “code”, il crée un récit à plusieurs niveaux qui apparaît sous la forme d’une parodie et d’un carnaval grotesque, où la géométrie “suprématiste” est combinée avec l’iconographie juive. Parmi les images présentées figure un violoniste à la tête rebondie et au chapeau de clown; 2 clowns marchent dans leurs bras, l’un d’eux étant un juif dévot avec des téfilim, symbolisant le renversement du mode de vie juif habituel. En même temps, les véritables caractéristiques d’un style véritablement “Shagal” se reflétaient dans le panneau, par exemple, une vache verte, caractéristique de beaucoup de ses tableaux, tombe d’une hauteur par la gauche. Dans les cornes yiddish, les vaches signifiaient, entre autres, jouer d’un instrument de musique.
En plus du panneau central, Chagall a peint 4 autres toiles verticales dédiées à la synthèse des arts, qui étaient situées dans les piles entre les fenêtres.
Les panneaux ont été enlevés en 1923. En 1937, caché dans les coulisses. En 1950, transféré à la Galerie nationale Tretiakov. En 1973, ils ont été déployés devant Chagall, venu à Moscou pour les signer. Exposé pour la première fois au public en Suisse après sa restauration en 1991.