De 1872 au début de 1875, Sisley a vécu avec sa famille dans le village de Voisin-Louveciennes, où il a loué une maison à deux étages. La ville de Louvesien est située à une trentaine de kilomètres à l’ouest de la capitale et à une dizaine de kilomètres au nord de Versailles. Le village de Voisin se distingue par des routes sinueuses qui descendent jusqu’aux bords de Seine. Sisley vivait à côté de la maison occupée par Renoir – l’un de ses amis les plus proches.
Deux hommes peignaient souvent ensemble la beauté environnante. Pissarro vit également à proximité depuis 1869. Lors de son séjour à Louveciennes, Sisley a représenté un certain nombre de scènes de village, ses rues sinueuses et ses routes ombragées, se rendaient souvent à pied à Villeneuve-la-Garenne, Argenteuil et Èльle-de-la-Grand-Jatte à la recherche de nouvelles scènes. L’artiste a essayé de capturer l’influence de la saison, du temps et de l’heure sur le terrain et d’expérimenter l’effet de la lumière et de la couleur.
Alors que d’autres artistes, comme Monet et Renoir, préféraient représenter des scènes d’été et ensoleillées, Sisley découvre les paysages d’hiver et de neige. Cette photo montre la ville par une journée ensoleillée et glaciale. La terre est recouverte d’une fine couche de givre, l’air frais craque d’un vent léger, deux personnes parlent des problèmes quotidiens. Le ciel gris contraste avec le soleil orange illuminant les arbres et les maisons. L’image du givre est devenue une tâche difficile pour l’artiste, qui a nécessité un haut degré d’observation et une rare capacité à peindre l’atmosphère. Le diapason du paysage devient un ciel mélancolique gris, dans lequel le maître voit “le charme de tous les départs”.