Retour en France Mais la vie de Gauguin sur l’île de Tahiti était très éloignée d’être un paradis: à la solitude déchirante et aux difficultés économiques constantes s’ajoutait, au cours des derniers mois de 1892, la maladie dans ses yeux, s’ajoutait à la diarrhée constante et à la crachats de sang qui le poussaient être hospitalisé pendant plusieurs mois.
Désespéré, il écrit au ministère français pour lui demander son rapatriement, qui aurait eu lieu à la fin de l’année prochaine. De retour chez lui, hospitalisé à Paris dans des conditions sanitaires bien meilleures que dans les îles polynésiennes, et acceptant l’héritier de son oncle Isidore, sa situation physique et économique s’améliore. Il loue un appartement dans la capitale française et y vit avec Annah Javanese. De plus, Gauguin expose une cinquantaine de ses œuvres dans une immense salle de l’exposition d’art contemporain de Copenhague.
En d’autres termes, personne n’aurait pu imaginer que l’aventure de Gauguin en Polynésie aurait pu se répéter. Mais il est revenu. Il est revenu deux ans plus tard, après avoir découvert qu’il était malade de la syphilis. Il est revenu après une querelle au cours de laquelle sa cheville s’est cassée. Il revient après une peinture à l’éloge de Paris, un fantasme de la culture tahitienne, un chef-d’œuvre appelé “Mahana no Atua” dans lequel la déesse Hina est adorée par un groupe de femmes qui dansaient entourées d’eaux multicolores.
Bref, il est revenu après avoir réalisé que sa place n’était pas parmi les Européens. “Quel mode de vie stupide, un mode de vie européen!” Le 3 avril à Rutherford, Gauguin a quitté l’Europe, où il ne reviendrait jamais.