La fin des années 1890 est la période la plus tragique de la vie de Gauguin. De retour en 1895 à Tahiti, l’artiste rêvait de renouer sa relation avec Tehura, mais elle a élevé son fils Gauguin – Emil déjà dans un autre mariage, avec un homme du coin.
Fin 1897, Gauguin reçut une terrible nouvelle de la mort de sa fille bien-aimée. Puis le malheur est arrivé au fils de Clovis – sa jambe était paralysée. Un peu de temps passera et Clovis, vingt ans, décidera d’une opération qui conduira à sa mort.
Il est difficile d’imaginer quelles émotions ont été submergées par l’artiste pendant cette période difficile pour lui, le fait est que Gauguin a même fait une tentative de suicide.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c’est à cette époque que s’épanouit le talent coloriste du grand maître. Tout au long de sa carrière, Gauguin a été guidé par l’idée que la couleur est précisément le moyen artistique qui peut transmettre les nuances et l’humeur les plus subtiles.
Le tableau “Baigneurs” est une œuvre insolite de Gauguin. La fin des années 90 se caractérise par un simple changement de couleur – au lieu de couleurs vives vient une palette plus sombre, les “baigneurs”, au contraire, se distinguent par une luminosité extraordinaire.
La toile montre les spectateurs baigneurs – femmes tahitiennes. Leurs corps nus et leurs poses libres incarnent l’unité avec la nature, la liberté et la beauté exotique.
Dans le plan de performance, Gauguin reste fidèle à lui-même – une image plane des figures, un contour prononcé, la répartition des couleurs sur la toile par certains plans importants.
L’œuvre de “Baigneurs” figure sur la liste des tableaux les plus chers vendus au tournant des XX et XXI siècles. En 2005, cette toile a été vendue aux enchères pour 55 millions de dollars. L’acheteur, d’ailleurs, souhaitait rester incognito.