Finissant le travail sur l’Atelier de l’Artiste, Courbet partage avec son ami l’écrivain Chanfleury: “Les gens qui aiment exprimer leurs opinions en toute occasion et se réveiller au milieu de la nuit avec un désir passionné de discuter de quelque chose et, bien sûr, condamner, ces gens auront beaucoup de plaisir voir ma nouvelle photo! “.
Courbet ne s’est pas trompé. “Artist’s Studio” devient une source d’inspiration inépuisable pour les critiques. Le tableau a été sévèrement évalué par le jury de l’Exposition universelle de Paris de 1855 et a été résolument rejeté par eux. Malgré cela, Courbet organise sa propre exposition indépendante, au cours de laquelle il présente non seulement le “Studio de l’artiste”, mais aussi les “Funérailles d’Ornan”, ainsi que plusieurs autres œuvres de son cru. Si le nom même de l’image a pu intriguer les critiques, alors que dire de la composition et du thème – il n’y a pas eu beaucoup d’interprétations. Quelle que soit cette toile considérée: ésotérique, maçonnique, symbolique, réaliste, politique, sociologique…
Il est prouvé que l’auteur de l ‘”Atelier” lui-même a essayé de se capturer lui-même et ses proches sur la toile, ainsi que d’imaginer la société dans laquelle il devait vivre. La figure de l’artiste est située dans la partie centrale de l’image – il est assis devant un chevalet. La vague d’une main avec un pinceau est associée au geste de Dieu de la création d’Adam de Michel-Ange. L’artiste est représenté au travail – il est comme complètement détaché de ce qui se passe autour. De chaque côté, il y a deux groupes de figures.
À droite, des amis proches et des personnes qui soutiennent l’artiste. Au premier plan, sur la table, le poète Baudelaire, passionné de lecture. Non loin de lui, sur un tabouret, s’installe l’écrivain Chanflery. Un peu plus loin se trouve un groupe de cinq personnes, dont le philosophe Proudhon et la philanthrope Bruyia. Derrière l’artiste se trouve un modèle nu – un symbole de l’énergie créatrice de vie, à gauche – des allégories sociales: un groupe de pauvres, une paysanne pensive, un petit garçon en lambeaux et un chien de chasse.
L’image est conçue dans des tons chauds jaune brunâtre. Elle est considérée à juste titre comme l’une des meilleures œuvres de Courbet. Les collègues de l’artiste ont qualifié cette œuvre de véritable exploit artistique, car ils la considéraient comme très personnelle, et, par conséquent, violant les fondements académiques qui interdisaient l’élévation du personnel au niveau d’une épopée historique.