Cette peinture représente une ville médiévale sous un ciel bas et sombre, située sur les rives de la rivière. Ce n’est qu’un paysage, mais pour une raison quelconque, à la vue de la toile, on a l’impression que vous savez presque tout sur la Hollande. Ce n’est qu’une vue d’un coin d’une terre étrangère, mais d’où vient le sentiment d’amour pour lui?
Le nom de l’auteur du tableau est Jan van Goyen, dont l’œuvre a joué un grand rôle dans le développement de la peinture hollandaise du XVIIe siècle. Van Goyen est considéré comme le fondateur du paysage réaliste hollandais, et c’est dans ses peintures que sont posées ces traditions du genre qui détermineront l’évolution future de ce type de beaux-arts. Par conséquent, on peut légitimement soutenir que dans les œuvres de van Goyen, le paysage a finalement pris forme en tant que genre indépendant.
L’intérêt de Van Goyen à réfléchir sur la toile les traits de sa nature natale s’est réveillé tôt. Alors qu’il était encore étudiant d’E. Van de Velde, sous l’influence duquel, en fait, sa manière créative s’est formée, van Goyen commence à travailler avec les possibilités de ce genre. A cette époque, il ne faisait que des croquis légers et des croquis, différents thèmes, mais quelque chose du futur maître des paysages se faisait déjà sentir dans le pinceau de l’artiste. Telle était l’école de l’artiste van Goyen.
Dans les premières œuvres de van Goyen a attiré un grand sujet important, qui est placé par l’artiste au premier plan. Il vous permet de retenir l’attention du spectateur, mais il n’y a toujours pas d’unité de couleur. Le peintre est dominé par le cadre des expériences précédentes, mais il est déjà en voie de s’en libérer. Un exemple est la peinture “Haymaking”, écrite en 1630. L’évolution ultérieure de van Goyen a été marquée par l’abandon de ces points forts et le changement d’attention à la transmission de l’atmosphère, la gradation de l’éclairage et l’utilisation de la consonance des couleurs. Van Goyen a réalisé une vision classique des principes du paysage néerlandais dans son travail sur la “Vue de la rivière Vaal à Nimègue”, créée dix-neuf ans après la “fenaison”.
Le paysage hollandais n’est pas un désir de capturer une image cosmiquement intégrale de la nature. Ce paysage est profondément national, avec des vues sur une zone particulière. Un temps clair ou un ciel nuageux, un moulin sur la rive du fleuve ou un mur de forteresse – tout est devenu pour les artistes une source d’inspiration, véhiculée avec un profond sentiment d’amour et une affection sincère. L’attitude interne à l’objet a tellement affecté pendant le travail que sa réflexion sur la toile est perceptible même pour un œil inexpérimenté. Les œuvres de van Goyen ne sont pas sans cela, c’est pourquoi le sentiment inexplicablement chaleureux naît lorsque vous regardez “La vue sur le fleuve Baal à Nimègue”.
Peut-être que dans la “Vue de la rivière Baal”, le maître s’écarte pour la première fois de la méthode traditionnelle de construction de l’espace. Avant van Goyen, il était de coutume de créer l’illusion de profondeur à travers la disposition des coulisses d’objets avec des plans en retrait. Dans ce cas, le centre de composition doit être situé strictement au milieu. Van Goyen trouve une autre astuce. Il construit la perspective à l’aide d’une composition diagonale, en plaçant les plus petits détails sur le fond gauche et l’objet le plus significatif sur le devant droit, sur lequel se trouve le “point de référence” – l’endroit d’où vient tout le mouvement sur la toile.
Une diminution progressive de la netteté de l’image des objets sert également à créer un effet visuel de profondeur, grâce auquel un voile d’air apparaît clairement sur l’arrière-plan éloigné. Le sens de l’air est l’une des réalisations importantes de Van Goyen. Utilisant subtilement la gradation des couleurs, l’artiste, se déplaçant plus profondément, réduit la clarté et la sonorité des tons, remplissant le paysage de liberté d’air, qui recrée d’une manière étonnante l’humidité des fumées de la rivière, la légèreté d’un brouillard diffus enveloppant des objets.
Pour transmettre la nature plate du terrain, van Goyen utilise un horizon bas, laissant presque tout l’espace sur la toile à un ciel sombre avec de lourds nuages. Le ciel joue ici un rôle presque majeur. Une vision très similaire de l’élément céleste est la découverte de la peinture hollandaise, et van Goyen applique avec brio l’expérience connue pour influencer le spectateur. Obscurci par les nuages, il change, et ce mouvement peut être clairement perçu, et l’horizon bas contribue à créer une sensation de hauteur extraordinaire. Utilisant des tons gris-argent, van Goyen place tous les objets dans un seul environnement lumière-air, où les parties proches et dispersées les unes des autres donnent naissance à une intégrité unique.