En 1603, le cardinal Aldobrandini commanda à Annibale Carracci une série de six toiles dédiées à la vie de la Vierge, pour décorer l’église d’origine de son palais romain. Ces peintures devaient avoir une forme plus ou moins arrondie pour pouvoir décorer les lunettes de l’église.
En conséquence, toute la série de peintures s’appelait “Aldobrandini Lunettes”. Annibale Carracci lui-même n’a écrit que deux lunettes – “Fuite en Égypte” et “Enterrement du Christ”. Accablé par la façon dont le cardinal Farnèse l’a traité, malade et fatigué, l’artiste a remis les quatre œuvres restantes à ses élèves, qui les ont réalisées selon les dessins du maître.
À la fin du XVIIe siècle, les peintures ont été retirées des lunettes et l’église a été détruite. Ces œuvres sont intéressantes, tout d’abord, avec un fond de paysage. Si dans sa jeunesse, Annibale Carracci a construit ses paysages dans la tradition de l’école vénitienne, puis dans ses œuvres ultérieures, dont “Flight to Egypt”, on voit des paysages très différents.
En eux, les éléments de la nature sont harmonieusement combinés avec des figures humaines. Les historiens de l’art estiment que les “lunettes Aldobrandini” sont les premiers exemples du paysage dit “idéal” ou “classique”, qui s’est développé au XVIIe-XVIIIe siècle en un genre de peinture indépendant.