Pendant cinq ans, entre 1873 et 1877, Auguste Renoir et Claude Monet se rendaient souvent à Argenteuil – une région située à quelques kilomètres de Paris sur la Seine. Ils sont attirés par la rivière et tout ce qui s’y rapporte, ils étaient intéressés par les sports nautiques – à Arzhantey, le yacht club parisien avait sa propre marina. Des amis ont peint des tableaux représentant des yachts sur l’eau, des vues des quais. Peut-être étaient-ils parfois accompagnés de Caillebotte, bien qu’il n’y ait pas une seule preuve pour soutenir cette hypothèse.
Ses propres toiles sur le thème de la voile ont été écrites quelques années après la mort de sa mère en 1881, lorsque l’artiste a acheté une maison sur la rive opposée de la rivière, Petit Zhenneviye, où il a ensuite déménagé définitivement. Ces circonstances ont contribué au fait qu’au début des années quatre-vingt du poste de la période parisienne, lorsque l’artiste se consacrait principalement aux paysages urbains et aux portraits en intérieurs, la nature et les paysages fluviaux revenaient à son œuvre. Caillebotte commence alors à écrire des voiliers.
Les “voiliers d’Argenteuil” du point de vue du mode d’exécution sont typiques de la peinture impressionniste. Ils peuvent même être perçus comme une sorte d’hymne à la belle époque de la naissance de ce mouvement artistique. De nombreux éléments proviennent directement des œuvres de Renoir, Pissarro ou Monet. De son point de vue subjectif, Caillebotte, sans hésitation, “coupe” certains objets.
Malgré le fait que les traits sont très turbulents et intermittents, il n’y a pas le moindre écart nulle part, toute la surface de la toile est fermée. Le foin scintille avec une palette de couleurs allant du bleu clair et du gris argenté au rose. Les triangles blancs des voiles, les mâts dorés et les côtés bruns des bateaux se reflètent dans le miroir d’eau comme un mirage coloré.