Beato Angelico, dont la peinture est imprégnée d’une humeur lumineuse et priante, a écrit ce triptyque d’autel pour la chapelle de San Niccolo de l’église de San Domenico à Pérouse. Deux plaques pittoresques qui composaient la prédelle de l’autel, dédiées aux histoires de la vie de saint Nicolas le Wonderworker, sont conservées dans la Pinakothek du Vatican.
L’artiste, qui était typique de lui, a même construit un espace architectural clair dans une petite composition, divisant l’image en trois parties. Le premier présente la scène de la naissance du saint, dans le second – ses sermons, et dans le troisième – l’histoire de la façon dont Nikolai a présenté la dot à trois pauvres filles. Beato Angelico est un merveilleux conteur. Dans la pièce, contre le mur du fond – l’artiste, même dans une petite pièce, sait souligner la profondeur de l’intérieur – il y a un lit sur lequel se trouve la femme en travail. Ici, plus près de l’entrée, la femme de chambre lave le nouveau-né.
La partie centrale de la composition représente le jeune Nikolaï écoutant un sermon d’église. L’action se déroule sur une pelouse verte parsemée de fleurs devant l’église, depuis la chaire dont le prêtre prononce les mots. À gauche, une scène avec le miracle de Saint-Nicolas: Dieu lui a annoncé qu’un certain homme appauvri allait faire ses prostituées à ses trois filles afin de gagner de l’argent et leur a jeté secrètement un sac d’or la nuit sainte. Ici encore, on voit la pièce de la maison, à la porte ouverte de laquelle sont visibles trois filles innocentes dormant sur le lit et leur malheureux père, somnolant, assis sur une chaise.
Nicolas, selon la légende, est représenté en train de jeter un sac à travers la fenêtre, et la porte n’est ouverte que pour que les prières puissent voir l’histoire. La tradition médiévale de la peinture détaillée et colorée est adjacente à Beato Angelico avec la transmission de la perspective spatiale et des figures volumétriques des personnages. De plus, travaillant beaucoup sur les peintures murales, l’artiste a transféré la majesté de l’image à son chevalet.