Dans la seconde moitié des années 70, Caillebotte passe les mois d’été à l’extérieur de la ville sur le fleuve. Ses intérêts à cette époque se sont tout naturellement tournés vers les sports nautiques, et dans son travail un nouveau thème est apparu: l’aviron. Du point de vue stylistique, les peintures de cette période ressemblent aux toiles évoquées plus haut.
L’artiste crée une tension rarement trouvée dans les œuvres d’autres maîtres entre le premier plan et la profondeur de l’image, qu’il transmet de manière particulièrement convaincante dans Rowers. Selon Varnedo, “en raison d’une réception illusoire réussie, les mains du premier rameur semblent presque toucher le bord de la toile et s’étirer dans notre direction, comme dans un film en trois dimensions.
Ce mouvement vers l’avant impressionnant correspond au même mouvement expressif en profondeur. En vérité, ce mouvement est aussi profond que vers le haut, car les côtés convergents du bateau forment un triangle équilatéral qui se sépare de la surface de l’eau, et la ligne droite qui longe le pied gauche du premier rameur et dirige notre regard vers la proue coïncide presque avec l’axe vertical composition. “
L’incroyable effet tangible de l’intimité que Caillebotte atteint dans cette image est sa propre réalisation magistrale. La technique picturale de l’artiste est également admirable: les reflets de la lumière et le caractère naturel de l’arbre du bateau sont très spectaculaires, la réduction des angles des bras et des jambes des rameurs est réalisée conformément aux exigences les plus strictes de la perspective, et l’excitation calme de l’eau est véhiculée par des coups de pinceau juteux et pointus, tels que les impressionnistes.