Voici un temps où l’artiste revient à la peinture traditionnelle en trois dimensions. Bien qu’il continue à travailler dans sa technique spéciale de post-suprématisme, de nombreuses peintures de la fin de la période sont remplies d’objets et de couleurs familières aux yeux.
Le “printemps” est donc une période d’espoir, de renouveau. Il y a tellement de bleu perçant, les nuages sont si blancs et purs, tellement de sérénité dans un monde douillet entouré d’une clôture, si jolies figures d’enfants qui jouent. La porte ouverte de la maison est si proche, elle vous invite à entrer, et le chemin qui brille au soleil y mène directement…
Mais il n’y a pas d’entrée dans cette image idéale, l’arbre au premier plan la bloque et mène le regard vers le haut et à travers les nuages à droite, au-delà du bord de la toile. Si nous essayons de contourner cet obstacle à travers une pelouse ensoleillée, nous arrivons à nouveau aux troncs d’arbres verticaux.
Un sentiment de nostalgie lancinante, l’incapacité de retourner dans un endroit cher au cœur ou une envie de partir, se crée. Le monde est si fragile et capricieux. K. Malevich a survécu à l’arrestation, rejet de ses œuvres. La vie de l’artiste s’étend sur une période difficile de l’histoire du pays, et même ses œuvres apparemment simples et positives portent une atmosphère de tristesse et d’aliénation.