Ingres, selon Charles Baudelaire, était “la seule personne en France capable de peindre véritablement des portraits”. C’est drôle, mais l’artiste lui-même les considérait comme une sorte de “charge” ennuyeuse, le distrayant de la création de “vraies” peintures. Chez nous, les Eigres sont perçus à bien des égards précisément comme un grand portraitiste. Ce portrait est une tentative audacieuse de moderniser les lois du classicisme.
Le récent élève de David, Ingres, contrairement à lui, recourt ici à des constructions ornementales compliquées. La forme ovale est strictement motivée, car elle permet de réduire le rythme de base des lignes à des variations de contours lisses et arrondis. Et il y a une certaine incomplétude dans cette chose inhérente à tous les portraits d’Ingres. Mais c’est en cela que réside leur pouvoir attractif.