Bridge in Argentei [1872] Souvent, les impressionnistes – poursuivant certains objectifs – recouraient à déformer l’espace et la perspective dans leur travail. Sisley n’a pas joué à ces jeux. Ses paysages sont une fenêtre ouverte sur le monde.
C’est comme si l’artiste invitait le spectateur à se promener dans l’image, à regarder dans ses coins les plus reculés, à considérer tous les détails. Étudier avec des maîtres anciens s’est fait sentir, rendant les compositions de l’artiste tout à fait naturelles. Sisley n’a jamais caché son affection pour les maîtres paysagistes néerlandais du XVIIe siècle. La passion pour le travail des “Barbizoniens” a également laissé des traces dans ses œuvres.
Les motifs préférés de ces “professeurs” de Sisley étaient les routes et les ponts. Et Sisley en a hérité. Les routes et les ponts sont des “décors” stables de nombre de ses tableaux. Ils, comme d’autres structures artificielles, changent radicalement le paysage, témoignant de la présence d’une personne qui “reconstruit” le monde qui l’entoure. À titre d’exemple de telles œuvres, nous citons les toiles “Le Pont d’Argentei” et “La Route de Louveciennes”, 1873.