Par poésie, les maisons de Venise ont été comparées à des “oiseaux de mer, qui ont niché leurs nids à moitié sur le sol, à moitié dans la mer”. Canaletto a exprimé cette nature ambivalente de sa ville natale mieux que quiconque. Il a capturé dans son travail la magie de Venise, comme tissé par un certain sorcier de lumière, d’eau et de pierre.
La lumière qui coule des peintures de Canaletto éblouit les contemporains. “Ses peintures sont semblables aux peintures de Carlevaris”, a écrit l’un des marchands à son patron, “mais seulement sur eux, vous pouvez voir le vrai soleil vénitien.” Carlevaris a également essayé d’écrire le ciel bleu azur de Venise, mais il n’a pas reçu une seule composition, combinant harmonieusement l’air transparent avec l’architecture elle-même. Canaletto, au contraire, y est parvenu sans trop de difficultés. Ce jeu incessant de lumière est incroyable.
Et on le trouve littéralement partout – nous donnons le paysage “Palais des Doges et remblai Schiavoni” comme illustration. Canaletto a réussi à représenter magistralement l’ombre projetée par les maisons ou les figures de passants. Il a également magnifiquement transmis la transparence des canaux vénitiens, dont une preuve vivante est le tableau “Le Grand Canal: Vue de Ka Foscar”, env. 1735.