En 1889, Van Gogh se rendit volontairement à l’hôpital psychiatrique, qui était situé dans l’ancien monastère de Saint-Rémy. Son médecin et son frère Théo ont créé toutes les conditions nécessaires au travail de Vincent. Il a peint des vues de leurs fenêtres d’hôpital, des natures mortes avec des fleurs, un jardin, copié le travail d’autres maîtres.
Cette œuvre, écrite à la fin de son séjour à l’hôpital, est désormais conservée à la National Gallery de Washington. L’artiste a représenté un vase avec des roses. Le bouquet autrefois magnifique était ébouriffé, les fleurs fanées se penchaient, certaines d’entre elles reposaient sans vie sur la table.
L’ambiance de flétrissement et de mélancolie imprègne toute la toile. Une palette de couleurs inhabituellement claire est basée sur une combinaison de nuances blanchies de bleu, vert et rose. Même la couleur brune de la cruche que l’artiste rend froide, en y ajoutant des traits bleus dans la partie d’ombre.
Le fond clair est strié de traits blancs ondulés. Les contours des fleurs et des feuilles ont également une forme indéfinie et apparemment instable, ce qui, en combinaison avec la couleur, les rend presque intangibles. Pour donner de la clarté à l’image, l’artiste décrit les éléments individuels avec un contour fin.
L’image transmet une humeur de tristesse légère, qui, cependant, ne porte aucun négatif. C’est plutôt le désir d’un artiste épuisé par la maladie, qui voit dans la nature et la créativité un contrepoids à son état émotionnel sévère.