La peinture est le résultat du travail sérieux de l’artiste sur le plateau de l’opéra Conte du tsar Saltan. À cette époque, la vie de toute la famille du maître est étroitement liée à cette production. L’épouse a joué le rôle de la princesse, l’artiste lui-même a été chargé de créer les décors et les costumes.
De tous les personnages, c’était la Swan Princess qui s’intéressait le plus au maître. Deux principes naturels – froid et chaud, eau et air, obscurité et lumière – ont attiré l’artiste dans cette image. Le conte de fées, une merveilleuse combinaison d’incongru – est devenu les idées principales de l’artiste.
Ce serait une erreur de supposer que l’auteur a peint un portrait de sa femme sur l’image. Les photographies de Nadezhda Vrubel qui subsistent prouvent que l’image de la princesse est entièrement et complètement née de l’imagination de l’artiste. Le spectateur aime à la fois de nombreux détails et l’intrigue générale.
L’artiste a réussi à transmettre le moment le plus merveilleux – la transformation. Il vaut la peine de regarder de plus près le visage de l’héroïne: ses grands yeux expressifs rappellent déjà quelque peu les oiseaux, ses lèvres se transformeront en un bec en un instant. La robe en plumes de la princesse est magnifique. Le schéma de couleurs basé sur un blanc immaculé, frappant avec une variété de nuances subtiles. La texture en plumes de soie des vêtements est magistralement transmise. Même le spectateur le plus curieux ne pourra pas déterminer la frontière entre les plumes et la tenue de l’héroïne. Il est impossible de se détacher du regard de la princesse. Attendant un miracle, elle invite comme si chacun à partager avec elle toute la magie du moment.
Dans la mythologie russe, un cygne est un symbole de fuite créative, d’inspiration, de fantaisie, d’imagination. Le tableau a été apprécié par de nombreux poètes, et les collègues du maître l’ont étudié sérieusement afin de comprendre le secret de la transmission de la texture nacrée, du mouvement insaisissable et du mélange des couleurs. L’œuvre a été achetée par le philanthrope Morozov et est tombée dans la galerie Tretiakov par la volonté du collectionneur. Deux croquis détaillés de la peinture sont conservés au Musée d’État russe de Saint-Pétersbourg.