Danse sur la musique du temps – Nicolas Poussin

Danse sur la musique du temps   Nicolas Poussin

Comme vous pouvez facilement le deviner d’après le nom de l’image, devant nous se trouve une allégorie de la vie humaine. Quatre figures dansantes personnifient les quatre étapes du chemin terrestre de l’homme. Mais en vain le spectateur s’attend à voir devant lui l’enfance, la jeunesse, la maturité et la vieillesse. Une telle répartition des rôles serait familière, mais Poussin prend un chemin différent. Il commence la “ligne de vie” par la pauvreté, la mène à travers le travail vers la richesse, puis vers le plaisir. Et, en fermant le cercle, la ramène à nouveau à la pauvreté. Les détails et figures restants présents sur la toile sont assez traditionnels.

À gauche, une statue du dieu aux deux visages Janus, qui regarde à la fois le passé et l’avenir. Sur le piédestal se trouve un bébé, s’amusant à souffler des bulles de savon. À droite, le Chronos ailé facilement reconnaissable. Au son de sa musique, les danseurs exécutent leur propre danse. Aux pieds de Chronos se trouve un autre bébé. Il tient dans ses mains un sablier, comptant les moments de la vie humaine. Poussin a travaillé sur cette toile pendant un certain temps, réécrivant plusieurs fois plusieurs détails.

Le plus grand traitement, comme le montre l’étude de l’image aux rayons X, a subi Pleasure, représenté sous la forme d’une femme dans une tunique bleue astucieuse regardant le spectateur. Poussin a d’abord retiré sa tête avec des plumes de paon. Puis – apparemment ne voulant pas trop encombrer l’espace de l’image avec des symboles – il a éliminé les plumes, les remplaçant par une couronne de roses.

En général, par rapport à la version originale, la figure du Plaisir est apparue devant le spectateur sous une forme plus modeste. Poussin a soigneusement “retouché” la volupté et la sensualité nues qui le traversaient. Ces caractéristiques n’ont pas disparu dans la version finale, mais maintenant elles semblent avoir disparu dans l’arrière-plan, et l’image elle-même est devenue, pour ainsi dire, “hédoniste généralisée”.

Il a copié l’artiste et les plis de sa tunique. Ils ont l’air plus statiques qu’on ne le pensait à l’origine. Curieux est la méthode par laquelle Poussin a créé une texture qui permet de transmettre au mieux les effets d’éclairage. Aux endroits de la toile où c’était nécessaire, le maître a appliqué la peinture non pas avec un pinceau, mais avec son pouce, en la “pressant” sur un sol humide.

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