Les anciennes icônes russo-byzantines ont inspiré l’écriture de cette image de Chagall. Le nom d’origine est “Dédicace au Christ”.
Un martyr dans une auréole ensoleillée, à qui l’artiste a donné des traits infantiles, incarne la douceur et la miséricorde du Sauveur. Au centre, sous le crucifix, attend Charon. Un personnage courant vers la droite avec une échelle – n’est-ce pas Judas?
Des tons spectralement purs indiquent l’imitation de l’orphisme Delaunay. Dans le même temps, la proximité avec les maîtres de la Renaissance occidentale, en particulier, avec A. Dürer, est clairement lue dans cette image. Tout comme Dürer a vu l’espace clair et précis et rempli des mêmes objets clairs, Chagall dépeint l’action, sinon conditionnellement, puis l’a deviné. Par exemple, la croix de la crucifixion n’est pratiquement pas dessinée, mais elle est facilement devinée et donc clairement reconnaissable.
Fantasmagorie, mysticisme et réalité se fondent dans cette toile, écrite de manière néo-primitive. Les visages des gens et leurs figures sont à peine reconnaissables, loin du naturalisme et de la perfection.