Si dans l’œuvre “Judith et Holopherne” Adele Bloch-Bauer se produit sous le pseudonyme de Judith, alors sur cette photo elle est elle-même.
Toutes les caractéristiques qui distinguent la “période dorée” de Klimt sont évidentes ici: une combinaison de réalisme dans l’image du visage et des mains avec des décorations abstraites, une fluidité qui coule de l’un à l’autre et vice versa, des symboles exotiques qui remplissent la robe de l’héroïne et le fond environnant, une atmosphère épicée insaisissable.
On raconte que Klimt a peint ses étranges portraits à partir de modèles nus, et qu’il n’a ensuite recouvert ses corps que de vêtements décoratifs plats. Peut-être en est-il ainsi: ce que le public puritain a appelé “dépravation” suinte littéralement de cette toile. Mais ce n’est pas de la “corruption”, mais plutôt de la fatigue de sa propre respectabilité, qui s’est transformée en une cage dorée, et du désir de se libérer.