Peinture de Giovanni Bellini “Vierge grecque”. La taille du tableau est de 82 x 62 cm, bois, tempera. Un thème spécial de l’art de Bellini est ses nombreuses “Madones”, dont la plupart sont fabriquées dans l’atelier de l’artiste et signées uniquement par son nom, ce qui crée souvent des difficultés d’attribution.
Les premières Madonna de Bellini sont proches des images de Mantegna, mais gagnent progressivement en clarté et en simplicité classiques, un sentiment de réflexion éclairée. L’image de la mélancolique Marie, embrassant doucement le bébé triste, rappelant l’icône, parle d’une autre tradition, dont le maître repousse, la tradition de la peinture médiévale.
Cependant, la spiritualité abstraite des rythmes linéaires et des accords de couleurs de l’icône est résolument surmontée ici. Les expressions de couleur strictement réservées dans leur expressivité sont spécifiques. Les couleurs sont vraies, une forte modélisation des volumes de la forme simulée est bien réelle. La tristesse délicatement claire des rythmes de la silhouette est inextricablement liée à l’expressivité vitale contenue des mouvements des figures elles-mêmes, à l’expression humaine vivante du visage de Marie. Ce n’est pas un spiritisme abstrait, mais un sentiment humain profond et poétiquement spiritualisé qui s’exprime dans cette composition, si simple et modeste en apparence.