Représentant le scientifique dans son bureau, Rembrandt utilise le type d’image d’une personne établie au XVIIe siècle en Flandre dans son activité professionnelle. Mais lui, contrairement aux maîtres flamands, parvient à éviter la sensation de poser un modèle, de sorte que l’image, perdant les traits de la formalité, devient plus naturelle.
Visant une vitalité maximale, Rembrandt transmet avec précision la position de l’énorme folio sur le pupitre et un léger mécontentement dans le look du scientifique: c’est ainsi qu’une personne a l’air inquiète de ce qu’elle aime. Quelques années plus tôt, en 1629, à Leiden, l’artiste s’était déjà tourné vers une intrigue similaire. Il a commandé un portrait d’un scientifique.
Après avoir traité l’expérience acquise, le maître a enrichi l’image: sur la toile présentée, il n’était pas seulement un intellectuel sérieux et éduqué, mais un vieil homme sage et de longue vie. Un modèle inhabituel et très pittoresque a été choisi pour la photo. À cette époque, l’artiste connaissait le riche marchand Eilenburh, et il était souvent posé par les Juifs du ghetto d’Amsterdam. Ce portrait s’appelait même auparavant le “rabbin”. Par rapport à la toile londonienne, cette œuvre élargit et complique l’arsenal d’outils expressifs que Rembrandt utilise. Les effets de la lumière, tout en restant puissants et impressionnants, acquièrent une grande sophistication et la couleur de l’image – chaleur et noblesse.
La manière pittoresque est également remarquable pour son artisanat incroyable: le frottis est placé strictement en forme, révélant ses caractéristiques. L’artiste parvient à transmettre de manière presque tangible la douceur de la peau jaunâtre des mains d’une personne déjà âgée, la surface lisse de la feuille de livre et le tissu lâche de la nappe. Le portrait conquiert par la profondeur des caractéristiques psychologiques et une attention sincère au monde intérieur du modèle, distinguant l’œuvre mature et ultérieure du grand peintre néerlandais.