Joachim Patinir est classé parmi les fondateurs du paysage dans l’art de la Renaissance du Nord. Dans son travail, pour la première fois, la nature a acquis une signification indépendante. Le maître s’est éloigné des traditions du passé, lorsque le paysage n’exécutait dans l’image qu’une fonction d’arrière-plan.
Le paysage de Patinir est entré dans l’intrigue, a acquis une valeur sémantique et significative. La naissance d’un nouveau genre était, pour ainsi dire, une continuation du désir d’une représentation émotionnelle de la nature, pour sa réalisation comme l’incarnation de la grandeur du monde, arrangé par Dieu, dans lequel l’homme a acquis une importance secondaire. Les paysages de Patinir sont généralement représentés depuis un point haut et sont divisés en trois plans utilisant des dégradés de tons de couleur. Ils acquièrent le caractère de panoramas semi-fantastiques, dans lesquels, cependant, de vrais paysages sont reconnaissables.
L’œuvre “Saint Jérôme dans le désert” a été écrite à une époque où la méthode créative de l’artiste était complètement déterminée. Comme si, à vol d’oiseau, nous observons une petite figure de Saint Jérôme dans une cellule parmi les immenses falaises rocheuses derrière lesquelles se déroule un magnifique panorama sur le monde. Dans les montagnes, des figures animales rares sont perdues, un petit monastère. Tout cela est un monde organique unique dans lequel chaque phénomène prend sa juste place.