Fondation Barnes, Marion, PA. Lautrec a écrit sans relâche. Et il a également bu sans relâche. Arrangé comme un coq, il a fait étalage de sa vie dissolue, rejetant avec une insouciance cynique les enseignements moraux de Bourges, d’Albert et de tous ceux qui étaient bouleversés par son comportement.
Il a ri: “Nous devons être capables de nous supporter.”
Il a écrit des femmes de la rue de Montmartre, des “filles”, comme on les appelait. Maintenant, à partir de ses peintures, dans lesquelles il représentait des demoiselles de vertu facile, stupide et misérable, soufflait la tristesse. Mais il a ri, ri comme s’il n’y avait pas de tristesse. Parfois, cependant, les mots sont sortis: “Celui qui dit qu’il s’en fout ne s’en fout pas vraiment… parce que celui qui s’en fout vraiment n’en parle tout simplement pas.” Il était difficile de dire qui et à quoi il pensait à ce moment-là.
Pendant un certain temps, l’attention de Lautrec a été attirée par un visiteur régulier à l’Elise-Montmartre, avec des cheveux roux qui tombaient en mèches droites sur son visage étroit et mince.
D’où venaient cette Rose, Lokhmat et les cheveux roux?
Cette fille avec une expression triste et animale sur son visage est rapidement devenue l’un des modèles préférés de Lautrec. Il a fait plusieurs croquis avec elle. Dans l’image “À Montrouge”, que Bruen accroche dans son cabaret, Lautrec la peint debout près de la fenêtre dans une pièce sombre, à demi tournée vers la lumière, avec une mèche de cheveux tombant sur ses yeux. Ses cheveux ébouriffés et son profil se détachent sur un fond clair. Image tragique enchanteresse! Quelqu’un d’impulsions amicales a prévenu Lautrec qu’il ne devait pas faire une connaissance trop proche de la Rose Rouge: “Attention, ma chère, elle peut te faire un cadeau dont tu ne pourras jamais te débarrasser.”