Dans les années 1860, Nikolai Nikolayevich Ge a commencé à se tourner vers des sujets religieux, poursuivant ainsi la tradition qui s’est développée dans le travail de A. A. Ivanov.
À la ferme Ivanovskoye dans la province de Tchernigov, Ge a vécu jusqu’à sa mort. Ici, il réfléchit aux derniers jours du Christ et entreprit de créer le cycle évangélique des œuvres.
Dans les années 1860-1880, la société russe s’inquiétait de la moralité, du bien et du mal, de l’imperfection de la nature humaine, des options pour la dégénérescence de l’homme dans ce monde. Tout cela s’exprimait dans la littérature et la peinture. Ge a posé ces questions dans son cycle de l’Évangile si brusquement que ses peintures ont provoqué un rejet complet ou ravi certains connaisseurs de la peinture. Il était interdit de montrer ses peintures dans des collections privées et lors d’expositions.
La société a principalement choqué l’image du Christ. Avec Ge, il n’est pas un homme-Dieu, mais une personne ordinaire avec toutes les aspirations contradictoires de l’âme.
Dans l’ouvrage “Qu’est-ce que la vérité?” Ge dans le titre lui-même dénote la principale question de l’époque. La composition est basée sur l’opposition de deux visions du monde opposées. Pilate, en passant par le Christ, n’a pas l’intention d’engager une longue discussion, puisqu’il a déjà pris une décision. Pilate est placé au premier plan dans un espace ensoleillé. L’artiste le représente de dos, grâce aux plis de ses vêtements, la figure ressemble à une colonne antique.
Le Christ, au contraire, est représenté dans l’ombre. Il est comme conduit dans un coin, mais l’expression sur son visage indique sa volonté de résister au mal. Le Christ est loin de l’humilité et croit en sa vérité. Mais sa vérité pour Pilate se situe dans l’obscurité, où il ne la voit pas. Le procureur leva la main dans un geste d’interrogation qui semblait diviser l’espace entre les deux héros.
Le but de l’artiste était de créer une œuvre qui pourrait éveiller l’âme à la réflexion et vous faire réfléchir sur les problèmes de l’être.