Le tableau “Pan” est unanimement reconnu comme presque le sommet de l’œuvre entière de Vrubel. Étonnamment, son artiste a écrit en deux ou trois jours! Ils disent que l’impulsion était la lecture de l’histoire d’A. France “Saint Satyre”. Et l’artiste a d’abord appelé sa peinture “Satyre”.
Le dieu grec aux pieds de bouc et le gobelin russe sont réunis en une seule personne ici. Mais surtout, de Leshoy – à la fois le paysage russe et l’apparition de Pan. D’où vient cette apparence, où l’artiste a-t-il pris cette remarquable tête chauve, un visage rond, maussade, aux yeux bleus, envahi de boucles sauvages?. On sait que personne n’a posé pour Vrubel, et s’il a espionné un si vieil homme quelque part dans un village ukrainien, ou s’il l’a juste imaginé un soir au clair de lune à la vue d’une vieille souche moussue – est inconnu.
Et en même temps, il est absolument fantastique, c’est un mort-vivant des forêts, la personnification de ce qui semble imaginé et s’imagine perdue la nuit. Une souche grise commence à bouger, des cornes d’agneau s’enroulent sous une mousse hirsute, une main maladroite se détache, tenant une flûte à plusieurs canons, et des yeux bleus ronds s’ouvrent soudainement, comme des lucioles phosphoriques. Comme pour répondre à l’appel silencieux du propriétaire de la forêt, un mois s’écoule lentement de l’horizon, la surface de la rivière et une petite fleur bleue brillent d’une lueur bleue.
Gobelin – l’âme et le corps de ces bosquets et de la plaine boueuse; les boucles de ses cheveux sont comme un croissant ascendant, le coude du bras fait écho au coude de la courbe du bouleau, et il est tout noué, brun, du sol, de la mousse, de l’écorce des arbres et des racines. Le vide ensorcelant de ses yeux parle d’une sagesse animale ou végétale étrangère à la conscience: cette créature est complètement élémentaire, dépourvue d’expériences, de pensées douloureuses…