Sculpture de Michel-Ange Buonarroti “Moïse”. La hauteur de la sculpture est de 235 cm, en marbre. Dans la performance de “Moïse” jouée plusieurs années après les captifs du Louvre, Michel-Ange revient à l’image d’un homme au pouvoir indestructible. Dans un prophète en colère qui, après avoir vu l’apostasie de son peuple de la loi, est prêt à briser les tablettes de l’alliance, le sculpteur a créé une image puissante du chef du peuple, un homme de tout son caractère et de la puissance volcanique des passions.
La comparaison de “Moïse” avec “David”, qui lui est le plus proche dans l’esprit, permet d’attraper des traits de l’art de Michel-Ange à une nouvelle étape de son évolution créatrice. Le courage juvénile de “David” exprimait la confiance illimitée d’une personne dans la capacité de surmonter tous les obstacles. L’énergie, l’efficacité active s’y exprimaient si organiquement que l’échelle gigantesque de la statue elle-même ne semblait pas exagérée.
L’image de “Moïse”, au contraire, indique que la volonté d’une personne se heurte à des obstacles, dont le dépassement requiert le stress de toutes ses forces. La terribilita michelangélienne atteint ici une netteté extrême: la tension volitive accrue de l’image s’exprime non seulement dans le regard terriblement redoutable de Moïse, mais aussi dans le pouvoir hyperbolique de son physique, dans la tension de ses muscles; cela se ressent dans les moindres détails – des plis de vêtements fortement froissés aux boucles serrant rapidement une énorme barbe du prophète.