L’une des allégories les plus poétiques de l’artiste, reflet de la dualité de sa conscience. Le nom de l’image a été inventé par l’ami français de Chagall, Blaise Sandrar.
Pour toutes les conventions naïvement fabuleuses, à différentes échelles, des lignes de composition bien définies et une géométrie vitale sont visibles ici. La division en secteurs par des lignes se coupant à différents angles indique la proximité du cubisme. Violation de perspective, inadéquation de taille – techniques du fauvisme; créer des couleurs avec des couleurs naturelles est l’incarnation des tendances impressionnistes.
Au centre, les têtes et les chevaux de l’artiste, unis par un fil à peine visible. Ils sont comme dans un seul cercle, une sorte de “cercle de la vie villageoise”. Une étrange communauté entre l’homme et l’animal est soutenue par le contraste des couleurs rouges et vertes. Le profil de la personne de droite aux yeux semi-transparents regardant au loin est une sorte d’autoportrait de l’artiste.
En arrière-plan, une femme – symbole de fertilité – comme si elle fuyait un paysan avec une faux, alors qu’elle est représentée à l’envers, ce qui peut être interprété comme un transfert de difficultés à comprendre les sexes. Derrière eux se trouve un village dans lequel des maisons colorées, certaines retournées, symbolisent Vitebsk, originaire de Chagall. Ci-dessous, l’arbre de vie et la lune obscurcissant le soleil. Chacune des scènes de cette image est profondément symbolique et provoque de multiples associations. Cela nous permet d’imaginer et de comprendre l’ensemble de l’image inhabituelle du monde de l’artiste.