Le phénomène du Christ au peuple – Alexander Ivanov

Le phénomène du Christ au peuple   Alexander Ivanov

L’image de l’artiste Alexander Andreevich Ivanov “L’apparition du Christ au peuple” est aujourd’hui connue de presque tout le monde. Dans le hall de la galerie Tretyakov, où la toile est stockée, il y a toujours des visiteurs. Bien sûr, il étonne non seulement par sa taille énorme. Qu’est-ce qui attire notre attention? L’intrigue biblique de l’image est presque inconnue de beaucoup aujourd’hui ou approximativement familière. Néanmoins, tout le monde trouve en elle quelque chose de proche de lui.

L’humanité est à la croisée des chemins… Quel choix est possible pour l’homme? Et puis vient la minute en laquelle ils ont cru et n’ont pas cru, espéré et douté. Ici, riches et pauvres, jeunes et vieux, innocents et pécheurs, ceux qui ont tout de suite cru et qui en doutent encore. Les deux sont choqués. Tout le monde est excité… A ce moment, leur sort est en train d’être décidé.

Comme ils expriment leurs sentiments différemment! À droite, des gens qui quittent le Christ. Ce sont ses futurs persécuteurs – les pharisiens. Leurs têtes sont baissées, leurs visages sont ouvertement hostiles, leurs yeux sont abattus, leurs lèvres sont fermées. L’anxiété qui rôde ici, le regret du passé qui passe, la mauvaise intention mûrissant ici. À quoi pensent ces cavaliers alarmés en ces moments représentant le Grand Empire romain, l’Empire du pouvoir?

Ceux qui ont déjà été baptisés dans les eaux sacrées du Jourdain, qui se sont sincèrement repentis de leurs péchés, ont voulu être nettoyés d’eux et commencer une nouvelle vie, sont submergés par un sentiment d’attente joyeuse et d’espoir. Ils se sont précipités en avant, prêts à accepter la nouvelle vérité et à suivre le Christ. Parmi ce groupe de personnes, la figure d’un esclave avec une corde autour du cou est remarquable. Accroupi par terre et levant les yeux, écoutant les sermons de John, il est en même temps prêt à jeter utilement un tissu rayé sur le corps doux et élégant de son maître. Un sourire en pleurs ou un rire sanglotant, une joie ou une douleur gravée sur son visage? Et seul le geste expressif de la main du propriétaire, dos au public, appelle avec éloquence à ne pas trop faire confiance aux sermons de Jean-Baptiste.

Mais avec quelle passion et altruisme ses paroles prophétiques sonnent! Vêtu de peau de mouton rugueuse, pas de coupe longue, un homme barbu, il se lève, las d’un long voyage et d’errances, tenant sa main fermement contre son bâton. Quelle force d’esprit et quelle conviction dans son regard! Comme son visage est noble et expressif! Il parle de façon si convaincante du Royaume des Cieux qu’il est impossible de ne pas comprendre ses paroles, de ne pas y croire – d’autant plus! Et en contraste avec lui – la figure d’un homme qui doute dans une tunique bleue. Ayant reculé un peu en profondeur, il croise des gens marchant derrière le prophète. Et si les mains de Jean-Baptiste sont relevées avec inspiration, les mains du sceptique, au contraire, sont cachées dans les larges manches de la tunique. Mais vaut-il la peine de se lancer sur une voie inconnue? Est-il possible de croire pleinement les paroles étranges d’un prophète frénétique?

Le vent frais du matin dispersait les nuages, faisait des vagues, survolait les montagnes bleues avec un grand rugissement, jouait avec les plis d’un manteau bleu foncé, touchait doucement les cheveux dorés de quelqu’un qui descendait la colline, touchant à peine les pieds de la terre. Il n’est pas pressé, il ne regarde rien. Il, comme toujours, gardant son calme, va vers les gens, apporte l’harmonie et la beauté, la paix et l’harmonie dans ce monde.

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