Toute l’œuvre de Vasily Perov est invariablement liée à sa morale intérieure. Selon les mémoires de personnes proches de lui, le peintre s’inquiétait des inégalités sociales, son âme répondait brutalement à l’injustice, et en plus, il mettait l’homme et son monde intérieur, sa moralité au premier plan. “La dernière taverne de l’avant-poste” est précisément l’œuvre qui pose ces questions éternelles – le choix moral et son prix.
Sur la toile, nous voyons une taverne, aux fenêtres dont une lumière vive est allumée. Au seuil de la taverne, un traîneau avec des chevaux attelés a été lancé et sur l’un d’eux, une femme gelée assise dans un foulard, enveloppée dans un foulard. Il s’agit probablement de l’épouse d’un des fêtards venus s’amuser. À droite de la structure indéfinissable à deux étages se trouvait une route qui menait au loin jusqu’à la flèche de l’église.
Dans la composition de l’image, la combinaison de l’église et de la taverne n’est pas une coïncidence pour Perov. Dans le froid hivernal, une personne gelée ne peut se réchauffer qu’à deux endroits – une taverne et une église. Dans ce cas, le premier était associé au maître avec la débauche, la crèche et une pépinière de vices humains, un lieu qui joue sur les faiblesses humaines. Malheureusement, le spectateur voit où les voyageurs ont décidé de se réchauffer – leur traîneau s’est arrêté ici, tandis que la route de l’église est déserte. Le fait que ce ne soient pas les seuls visiteurs et que cet endroit soit populaire est attesté par de nombreuses traces de traîneaux – les marques ont transformé la neige en boue friable.
L’œuvre est dominée par des tons sombres, éclairés uniquement par des éclairs de fenêtres. Mais cette lumière est en quelque sorte épineuse et mauvaise. Le ciel dans l’image est bas, gris et désert, ce qui accentue encore le sentiment de désespoir et même d’impuissance. Le spectateur ici ne trouvera pas un seul soupçon de satire ou la forte saillie des vices afin de les éradiquer, au contraire, la toile est présentée comme un triste énoncé des faits. Perov représente humblement les vices moraux de la société de son côté, il hausse les mains – pour ainsi dire, la Russie est ordinaire, dans les coulisses, sans espoir. Et avec ce silence éloquent, Perov transmet les émotions au spectateur beaucoup plus fortement que si ses œuvres “criaient” sur les vices.
Aujourd’hui, le tableau “La dernière taverne à l’avant-poste”, calme et révélateur, exposé à la galerie Tretiakov.