Kukryniksy est la seule triple communauté d’artistes de ce genre. L’amitié et le travail conjoint de Mikhail Vasilievich Kupriyanov, Porfiry Nikitich Krylov et Nikolai Alexandrovich Sokolov ont commencé même en tant qu’étudiant. L’éventail des activités de Kukryniksy est très large et diversifié.
Auteurs de grands tableaux thématiques, ils peignent également des paysages lyriques de chambre et illustrent des œuvres de la littérature classique. Mais surtout, les Kukryniksy sont connus comme de merveilleux maîtres de la satire politique. Dans l’affiche “TASS Windows”, sur les pages des magazines et des journaux pendant la Grande Guerre patriotique, leurs caricatures semblaient impitoyablement stigmatiser Hitler et ses subordonnés, l’insignifiance morale, la nature bestiale de ces malheureux conquérants.
Par conséquent, tout naturellement et naturellement, les artistes ont fait naître, au temps de la victoire sur l’Allemagne fasciste, le désir de montrer dans leur nouveau tableau la fin méritée des “héros” de leurs dessins animés en toute fiabilité. À cette fin, ils ont visité Berlin, étudié attentivement les documents historiques, se sont rendus au refuge où Hitler se cachait dans les derniers jours de la guerre.
Les Kukryniksy ont cherché à transmettre de la manière la plus convaincante et la plus précise possible l’état des nazis qui ont compris leur fin imminente au moment où une volée de canons soviétiques a été entendue au-dessus de leurs têtes, ce qui a écrasé, détruit l’apparence de confort établie dans l’abri, l’illusion de la possibilité du salut, faisant comprendre que toute la réalité de ce qui se passait était claire. Cette volée a fait sauter le démoniaque Fuhrer de son bunker personnel. Sa silhouette pathétique aux mouvements convulsifs, physionomie déformée par la peur, fut brusquement arrachée par la lumière de l’obscurité béante de la porte. Derrière lui, le Goebbels effrayé est à peine visible. Dans la pièce où sont assis les gardes du corps du Fuhrer, personne ne pense à lui, personne ne se soucie ici, tout ici parle de la fin peu glorieuse des nazis.