D’Ampurdan, clôturé du monde extérieur par des montagnes. Ampurdana avec ses douces collines, ciel azur, terre fertile. Avec ses cyprès élancés, que Dali admirait enfant et qui l’ont accompagné toute sa vie, poussant sur presque toutes ses toiles. Ampurdana avec sa tramontane, un vent d’ouragan, qui n’est pas ailleurs. La tramontane brise des arbres, détruit des maisons, détruit et souffle tous les nuages du ciel jusqu’au dernier lambeau, exposant l’éclat clair et azuré de l’azur.
Des rafales de vent soufflent des vagues sur les falaises côtières, comme un outil de sculpteur, en y sculptant des personnages bizarres. Et l’azur, et les cyprès, et ces structures de grès fantaisistes sont presque les mêmes attributs des peintures de Dali. Tout cela vient de là, de l’enfance et de l’adolescence, de la Catalogne, de Figueres, d’Ampurdan. La fille se tient dos au spectateur. Les cheveux dorés tombent négligemment sur les épaules, le corps est recouvert d’une robe en tissu fin, accentuant davantage le relief du corps, plutôt que de cacher quelque chose. Sur les jambes sont des chaussures légères sans talon, les bretelles de la robe glissent sur les épaules. Sa pose est langoureuse, paresseuse et imposante.
Devant elle se trouve une plaine avec de basses collines à l’horizon. Elle regarde au loin: soit une église à l’architecture typique du sud, entourée de plusieurs arbres, soit un groupe de cyprès loin de l’horizon. Le ciel est d’un bleu éclatant avec de rares coups de pinceau de nuages. L’air semble trembler de chaleur. La peinture transmet parfaitement l’atmosphère d’une chaude journée d’été dans le sud de la Catalogne.