Le sommeil arrive – Salvador Dali

Le sommeil arrive   Salvador Dali

Le ciel était déjà peint d’un bleu épais, les premières étoiles y étaient allumées, mais l’horizon était toujours illuminé par un coucher de soleil rosé. Ou est-ce l’aube? Le spectateur a la possibilité de résoudre ce problème lui-même. Le ciel nocturne s’estompe, devient rose au lever du soleil, les étoiles disparaissent. Le paysage est plein de paix. L’étendue de la mer est immobile, les cieux sont silencieux.

Sur le rivage, à quelques pas de l’eau, se trouve un homme nu. Il regarde vers la mer, où les falaises illuminées par l’aube peuvent être vues dans l’eau. Ou encore plus loin – là où une cape rocheuse s’écrase dans la mer. L’homme est détendu, dans une pose décontractée, la paix passe; Il se fond parfaitement dans ce paysage idyllique. Une partie importante de l’image est occupée par le ciel, mais le ciel sur cette toile n’est pas seulement un espace vide. Il est tracé par des coups de pinceau arrondis dynamiques, apportant du mouvement à ce monde, figé dans la somnolence avant l’aube.

Le long de l’arc du ciel, comme en orbite, deux nuages ​​glissent. Ils, contrairement au reste du paysage, ne sont pas du tout fantomatiques, pas éphémères. Au contraire, ils sont matériels, convexes et se déplacent de façon très claire et délibérée, ressemblant à des rapaces ou à une paire d’avions de chasse. Une tour s’élève sur le rivage: étroite, de forme cylindrique, avec une seule fenêtre en haut. Sa surface est taillée de fissures, la maçonnerie est visible sous le plâtre. Au pied de la tour, deux grands cyprès jettent une ombre. La tour et ces cyprès apparaîtront plus d’une fois sur les toiles de Dali.

En particulier, dans l’image “The Horseman named Death”, qui sera peinte une décennie plus tard. Des motifs communs font de ces deux toiles une paire complémentaire. Sommeil et mort, Hypnos et Thanatos. Depuis les temps anciens, le cyprès est un symbole de mort, de chagrin, de deuil. Une haute tour, dirigée vers le ciel, suggère un rêve érotique tôt le matin.

Au premier plan se dresse un immense lit. Il est recouvert d’un drap blanc, le couvre-lit tombe en plis semblable à des vagues. Les oiseaux parcourent le voile comme un champ. L’oreiller de la tête de lit ressemble vaguement à la forme d’un coquillage. Grâce à tous ces détails, le lit, même cyclopéen, ne ressemble pas à un élément étranger sur la toile.

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