Entre septembre 1600 et novembre 1601, le Caravage a peint deux tableaux pour la chapelle Cherazi de l’église de Santa Maria del Popolo. C’est l’un d’eux. Les images de Pierre et de Paul s’accompagnent souvent, car ce sont ces apôtres qui sont considérés comme les fondateurs de l’église chrétienne. Une caractéristique est que les deux figures représentées sur les toiles des figures apostoliques ne semblent pas tenir dans l’espace limité par le cadre de l’image.
Saint Paul a d’abord été un ardent persécuteur des chrétiens, mais au cours de son voyage à Damas, il a connu une rencontre avec le Christ lui-même. Une lumière éblouissante s’est répandue du ciel, et une voix est venue, demandant: “Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu?” Bien que la Bible elle-même n’indique pas comment Saul a voyagé, la tradition a ordonné qu’il soit tombé à la vue d’une apparence divine de son cheval. Les peintres ont souvent utilisé cette intrigue avant le Caravage, mais jamais auparavant elle n’avait été montrée de manière aussi réaliste et dramatique.
Près de Paul se trouve une épée, traditionnellement présentée comme un symbole – comme un outil de persécution des chrétiens. Cependant, ici, c’est une arme ordinaire, très familière au Caravage dans sa vie pleine de dangers. Une puissante croupe de chevaux occupe tout le haut de l’image. C’est une technique complètement révolutionnaire pour l’époque – les personnages bibliques dominaient généralement les toiles religieuses des contemporains et des prédécesseurs du Caravage. Un front ridé et des cheveux clairsemés sur la tête d’un marié essayant de tenir un cheval, ainsi que des jambes laides et chargées, font partie de l’ensemble de pièces souvent utilisées par le Caravage pour créer l’image d’un roturier.