Les premiers signes de drame, qui ont marqué la peinture mature du Caravage, sont apparus dans cette peinture, peinte après son séjour à l’hôpital. Après avoir passé un long moment entre la vie et la mort, il s’est souvent tourné vers cet état dans ses toiles. Mais alors que le jeune Caravage a battu le thème de la fragilité d’être avec humour: lui-même, ne se remettant pas encore d’une grave maladie, comme en témoigne la peau pâle, le teint verdâtre, la faiblesse de sa main tenant une grappe de raisin, il a présenté à l’image de Bacchus.
Le dieu grec du vin et de l’amusement est assis dans la même tenue dans laquelle le peintre le représente quelques années plus tard sur une photo maintenant dans la Galerie des Offices: un manteau blanc est saisi par une ceinture sombre attachée avec un arc. Mais si Bacchus sur la toile des Offices est dépeint comme sain, en fleurs et joue de manière invitante la fin de sa ceinture, alors celui-ci est faible et ne pense pas à taquiner ou à amuser personne.
Sur sa tête est une couronne à moitié usée, tissée pas du tout de feuilles de vigne, comme il se doit. Et ce n’est pas du tout Bacchus, mais le mortel déguisé par lui. La vie telle qu’elle est, avec ses souffrances, la faiblesse de l’homme et ses tentatives de se sauver – tel est le sujet qui, au fil du temps, est devenu leader dans l’œuvre du Caravage. Un véritable drame se déroule alors sur ses toiles. Entre-temps, il plaisantait sur la nature terrestre de l’homme et tentait ainsi de s’élever au moins un peu au-dessus.