Le maître de la Renaissance du Nord, Hugo van der Hus, a su refléter le monde qui l’entoure avec tous ses détails dans ses œuvres et en même temps regarder l’image d’une hauteur inhérente à la Renaissance.
L’artiste avait un véritable intérêt pour le monde intérieur des gens qu’il peignait, et la qualité décrite était intrinsèquement renaissance. Tout cela s’est surtout manifesté dans le triptyque présenté. L’autel est dédié à l’Adoration des bergers au Christ enfant, donateurs – Tommaso Portinari, son épouse Maria Baroncelli, leurs enfants et saints sont représentés sur les ailes latérales, et l’Annonciation est présentée sur le dos des ailes. L’Italien Tommaso Portinari, qui dirigeait la banque des Médicis dans la ville belge de Bruges, a commandé cet autel pour l’église de Sant Egidio à Florence. La partie principale de l’autel représente un vaste espace, au centre duquel se trouve l’Enfant-Christ, qui semble particulièrement petit par rapport aux figures de la Mère de Dieu, Joseph et les bergers.
Dans ce cas, le maître italien aurait peint un enfant gros et potelé pour souligner son origine inhabituelle, mais l’artiste néerlandais est fidèle aux réalités de la vie. Par conséquent, dans l’image de l’autel de Van der Hus, le nouveau-né est petit, il a l’air brumeux d’une personne qui est à peine entrée dans la lumière et les faibles mouvements de ses mains et les jambes. Ayant dépeint Dieu venu au monde sous la forme d’un petit enfant touchant, l’artiste a créé une ambiance particulière pour l’œuvre – la tendresse. Ce sentiment s’exprime subtilement en lui, car personne ici n’est ouvertement touché: la Mère de Dieu est plongée dans la contemplation du Fils, les anges commencent à prier en détail, sur les visages des autres personnages – profonde réflexion et sérieux.
Mais par la façon dont les cheveux de Joseph ont été balayés, qui n’ont pas eu le temps de les lisser de l’excitation, selon ses mains soigneusement pliées dans la prière, de l’impulsion dans laquelle les bergers s’inclinent devant l’Enfant, un choc joyeux se fait sentir, alternant avec le sentiment dans l’âme de tous ces gens. Et seul un des bergers avec un peuple grossier et vulgaire qui n’a pas eu le temps de s’agenouiller et de croiser les mains en prière regarde ce qui se passe, ouvrant littéralement la bouche avec étonnement. L’artiste est attentif à tous ces détails, car ils créent l’ambiance de l’image, comme les fleurs dans le vase au premier plan, partiellement couvertes, et les robes brodées des anges à droite, et le magnifique paysage percé de lumière en arrière-plan. Lorsqu’en 1483 l’autel fut amené de l’autre côté de la mer à Florence, il impressionna ceux qui le virent et eut une grande influence sur la peinture italienne.