Ce retable remarquable, les historiens considèrent l’une des œuvres ultérieures de Rogier van der Weyden. Il est très difficile à ce jour que Jean Chevro, sur l’ordre duquel l’artiste a apparemment créé le triptyque, ait été l’évêque de Tournai pendant un certain temps – de 1436 à 1460. Les armoiries de la ville de Tournai et de Jean Chevro lui-même, placées dans les coins supérieurs de chacun des trois panneaux de l’image, indiquent que le retable a été peint précisément pendant les années de son évêché. Le Sauveur crucifié est représenté sur le panneau central du triptyque.
La figure de la Mère de Dieu mérite ici une attention particulière. Le maître lui écrit affaibli et perd presque conscience de son chagrin. Si l’apôtre Jean ne la soutenait pas, elle n’aurait pas la force de se tenir debout. Notez que toute la scène n’est pas placée dans le contexte d’un paysage abstrait avec la ville au loin, mais à l’intérieur de l’église gothique, et l’église est assez concrète.
Les chercheurs de Rogier s’entendent pour dire qu’il s’agit de l’église Sainte-Gudule à Bruxelles. Sur le panneau central, l’artiste dépeint le sacrement de communion. Les panneaux latéraux illustrent d’autres sacrements connus de l’Église catholique romaine. À gauche, les sacrements du baptême, de la confirmation, de la confession. À droite, les sacrements de l’onction, du mariage et de l’ordination. Notez que Rogier a été le premier peintre à représenter les sept sacrements simultanément. Avant lui, une image distincte était généralement dédiée à chaque sacrement.