Une immense toile de 6 mètres – la dernière image historique de l’artiste – dépeint un épisode de la vie du héros bien-aimé des épopées et des chansons folkloriques. Il est écrit de main de maître, mais sans drame polyphonique complexe.
Stepan Razin est un Don Cosaque et chef qui a soulevé un soulèvement paysan sur la Volga en 1670, qui est devenu une puissante guerre paysanne, qui a duré environ un an – du printemps 1670 à avril 1671. Au pouvoir des Cosaques se trouvaient Saratov, Samara, Astrakhan. Après que le patriarche de Moscou a anathématisé Razin, le chef a été capturé par les contremaîtres cosaques et remis aux autorités. En juin 1671, il est exécuté publiquement à Moscou.
Le tableau représente un bateau flottant sur une surface large et spacieuse de la rivière. Il est subordonné à la composition diagonale – il flotte du coin inférieur droit au coin supérieur gauche. Au milieu du bateau sur les tapis se trouve l’ataman lui-même, plongé dans une pensée difficile, son visage est sérieux, sa posture fait ressortir tension et vigilance. Autour de lui, les Cosaques: certains à l’aviron, certains dormant, certains buvant, certains jouant d’un instrument de musique. Classiquement, ils sont divisés en 2 parties: ceux de la poupe sont gais et insouciants et personnifient les jeunes et les hommes libres cosaques; au nez, des rameurs unis par une cause commune, tendus et fatigués. Les rames soulevées en ce moment en combinaison avec une voile tendue donnent au bateau une ressemblance symbolique avec un oiseau en vol.
La figure de Razin est située au centre de l’image, par conséquent, attire l’attention principale du spectateur; rien ne le détourne, seuls l’eau et le ciel sont autour. L’atmosphère du silence du matin est véhiculée par une brume blanche au-dessus de l’eau et une lueur dorée de soleil couvrant l’étendue de la rivière. L’image est conçue dans des couleurs sombres et donne une impression d’anxiété.
La première version de l’image a été présentée au public en 1906, au cours de la période appelée par la suite la première révolution russe. “Dans la révolution elle-même”, a fait remarquer l’auteur. L’essence idéologique de l’image est pertinente à l’époque – le sort des personnes qui se sont opposées au gouvernement. Ce n’est pas un appel à l’action et non une protestation violente, mais des réflexions sur le sort des gens à des époques historiques critiques – sur l’exemple de l’époque pré-pétrinienne.