L’artiste a peint un portrait de son gendre Charles. Il ne pensait même pas que le portrait était inhabituel, combien dicté par le temps, pas par le modèle.
Un homme des temps nouveaux est apparu sur la toile: pas un noble exquis, pas un bourgeois sensé, pas un ascète sévère de la Convention. Charles Serisia était assis dans une pose élégante et légèrement touchante, le pied dans une botte fine jetée sur son genou. Un fouet léger élastique tremblait dans ses doigts. Le chocolat noir, un manteau large ouvert sur la poitrine, permettait de voir un gilet blanc et une cravate luxuriante; un pantalon peau claire ajusté aux hanches fines et serrées. Un grand chapeau rond avec une cocarde est porté légèrement vers l’avant, les cheveux bouclés sont poudrés.
Il aurait pu sembler un dandy insouciant, mais quelque chose dans son visage d’une beauté juvénile suscita une attention méfiante. Scepticisme froid, l’indifférence derrière la gaieté extérieure, l’arrogance d’une personne qui n’est pas sûre de demain. Tout le monde n’a pas pu profiter des fruits de la révolution, tout le monde n’a pas pu s’insérer dans la vie post-révolutionnaire.
L’aspect même du portrait était inhabituel: un costume, une manière de tenir, une grâce sèche de silhouette contre le ciel en combinaison avec un manque de propreté, presque fanfaron d’une pose. Le portrait a captivé le couple Serisia avec la légèreté insouciante des couleurs, la parfaite ressemblance.