Chardin se tournait rarement vers le genre du portrait, et s’il représentait quelqu’un, il n’était que des amis proches et des connaissances. De plus, l’artiste n’a presque jamais exposé ces portraits comme “en fait des portraits”, le plus souvent il a essayé de trouver un autre nom, “genre”.
Par exemple, le portrait de l’artiste Joseph Aved, que vous pouvez voir ci-dessus, a été montré au Salon de 1737 sous le nom de “Alchimiste”. Cette image a été très chaleureusement accueillie par les critiques qui l’ont comparée aux œuvres de Rembrandt. La figure de “l’alchimiste” Chardin peinte entourée des objets les plus curieux.
Un tome lourd, un sablier, un encrier – tous ces détails seraient vraiment comme la demeure d’un sorcier ou d’un philosophe. L’impression est complétée par des bouteilles de fantaisie, alignées sur une étagère en pierre derrière l’Aveda. Il est à noter que ce portrait “primitif” relativement exécuté – savamment exécuté et très sophistiqué – ne présage cependant pas de la poursuite du développement de Chardin dans le sens “portrait” et, de surcroît, de l’apparition d’une brillante série de portraits pastel.
Le premier d’entre eux, présenté au Salon de 1771, a choqué le public. L’artiste était déjà gravement malade à ce moment-là, et personne ne pensait que son talent serait suffisant pour une nouvelle poussée, même si forte. Un des critiques de l’époque a écrit avec stupéfaction: “À la première tentative, Charden s’est révélé être un maître du pastel exceptionnel.” Le dernier portrait au pastel de l’œuvre de Chardin a été montré au Salon de 1779, quelques mois seulement avant la mort de l’auteur.