Au début des années 1460, les demi-frères Karl le Brave et Antoine de Bourgogne, les fils du célèbre duc Don Juan Philippe le Bon, ont été capturés dans des portraits. Après la mort de van Eyck, Rogier van der Weyden a été officieusement reconnu comme artiste de cour. Bien que de nombreux portraits de son pinceau n’aient pas été conservés, parmi ses clients se trouvaient de nombreux aristocrates, de riches marchands, des hauts fonctionnaires et des hiérarchies d’église. Parmi la classe supérieure, il était considéré comme une bonne manière d’avoir des images de ses caractéristiques pas toujours sophistiquées dans un style raffiné.
Très souvent, ils ont été exécutés sous forme d’images pour la piété personnelle: le client priant sur une feuille, et la Vierge Marie ou le Christ sur l’autre. Pour les représentants de la famille du duc, le portrait était une image officielle. Par exemple, le portrait du duc Philippe et de sa femme Isabelle est connu d’après les copies. Le portrait d’Antoine de Bourgogne est à juste titre considéré comme le meilleur portrait masculin documenté de van der Weyden. Anthony est représenté dans une veste brun-violet avec le même motif que dans le portrait berlinois de Karl le Téméraire.
Antoine est peint sur un fond bleu-vert foncé uniforme. Sur son cou est une chaîne du chevalier de l’Ordre de la Toison d’or; dans le bras droit pressé contre la poitrine se trouve une longue flèche. Ses cheveux sont de longueur moyenne et une casquette haute est un hommage à la mode, dont le pic s’est produit vers 1467 et s’est exprimé dans les cheveux longs et les coiffures hautes. En 1861, le Musée de Bruxelles acquiert l’œuvre comme portrait de Karl le Téméraire. Ensuite, le chevalier représenté était considéré comme Antoine de Bourgogne, puis – Jacques de Laleng ou Jean du Portugal. Mais relativement récemment, un portrait du même homme a été découvert.
Sur sa face arrière abîmée sont visibles les restes des armoiries du “grand salaud de Bourgogne”, comme s’appelait Antoine, la tour de la forteresse d’où tombe la bûche brûlante, et la seconde moitié de sa devise: “ainsi le veul”. Une flèche est un attribut chevaleresque et militaire commun, parfois utilisé comme bâton de cérémonie par les juges du tournoi. Comme la masse, elle a parfois joué le rôle d’un symbole de pouvoir entre les mains des dirigeants et des nobles. Une image saisissante d’une main dans un portrait. Elle n’équilibre pas tant la composition de ce portrait de la poitrine qu’elle attire l’attention sur elle-même comme une deuxième personne. La main elle-même est toute une œuvre d’art: il vaut la peine de suivre les contours des doigts dans les plis de peau entre eux ou de comparer le croissant du pouce avec la courbe de l’auriculaire.
L’arbre direct de la flèche est également expressif d’un tel voisinage, bien qu’il ne s’agisse que d’un sujet simple. La personne dans le portrait nous révèle son rang plutôt que son caractère. Il est un symbole de civilisation, pas d’individualité. Dans cette vision se trouve un moyen de transmettre les traits de son visage, de la peau dont toutes les imperfections possibles ont été délibérément supprimées: il n’y a pas de rides et de cicatrices, et ses lèvres semblent littéralement polies. Mais en même temps, il ne s’agit pas tant d’une idéalisation complète que d’un réalisme qui ne s’est pas pleinement manifesté, limité à plaire au style et à l’image dans son ensemble.
Antoine, le fils illégitime de Philippe le Bon et de Jeanne de Presley, est né vers 1430. En 1452, il a été fait chevalier, et en 1456, il a reçu l’Ordre de la Toison d’or. Vainqueur à répétition de tournois, brave guerrier et collectionneur de manuscrits, il a fidèlement servi son père et demi-frère Karl Bold. Après la mort de ce dernier en 1477, il entre au service du roi de France. En 1504, Antoine est décédé. Son portrait, capturant Antoine à l’âge d’une trentaine d’années, est l’une des dernières œuvres de l’artiste.