David est le fondateur du néoclassicisme français, repensant artistiquement les normes du classicisme et les actualisant en fonction de l’époque. Un ardent révolutionnaire, partisan de la révolution française, dévoué à Napoléon et qui croyait pouvoir donner au monde ce dont il avait tant besoin.
“Napoléon au col Saint-Bernard” – une image de production complète. Il n’a pas été écrit pour transmettre la réalité historique et rappeler comment tout était – il a été créé pour magnifier encore plus Napoléon, pour donner un éclat à son image. Le cheval se cabra. Un imperméable rugit dans le vent.
Avec un geste royal, Napoléon pointe vers où son armée est censée venir. Sous les sabots du cheval, sur les pierres qui ne ressemblent plus à un piédestal, les noms “Hannibal”, “Charlemagne” et “Napoléon” – les grands commandants qui ont marché sur ce chemin – sont assommés.
La solennité et le pathétique de l’image sont déterminés par son objectif. Il devrait en être ainsi, car Napoléon doit être un formidable géant, le conquérant, auquel les rois et les pays s’inclinaient.
En fait, tout allait un peu mal. Napoléon a capturé l’Italie, c’est vrai. Il l’a atteinte précisément par le col du Saint-Bernard, car de là, ils l’attendaient le moins. Personne n’a pensé qu’il dirigerait ses troupes à travers les cols. Mais il n’y avait pas de solennité là-dedans – au contraire. L’armée se noyait dans la neige. Les canons retirés des roues ont été tirés sur un traîneau par des personnes – aucun bétail ne pouvait résister à un tel temps. De nombreux soldats sont morts du froid.
Napoléon lui-même a failli mourir une fois – le mulet a trébuché sur une pente raide et le commandant a presque volé dans l’abîme. Ce fut une grande campagne, et la peinture de David montre son essence intérieure, se cachant derrière la théâtralité des décors, derrière la fureur des nuages, combien de sang et de gens gelés Napoléon a laissé sur ce col.