Le tableau a été peint par Bruegel en 1560. Sujet et composition, il est proche de telles œuvres de Brueghel, telles que “Proverbes” et “La bataille de Shrovetide et du Carême”, créées un an plus tôt. Ils sont unis par la composition multicolore et colorée, le désir d’une couverture extrêmement détaillée et complète du sujet choisi. N. A. Gershenzon-Chegodaeva note que les trois œuvres sont de nature didactique; leur base est “le thème de la folie de l’existence humaine dans un” monde inversé “”.
Sandra Hindman note que la tradition de représenter des jeux d’enfants existait même avant Bruegel, au XVe siècle: ce motif était souvent présent dans les domaines des calendriers et des livres d’heures. Il est très probable que Bruegel connaissait de telles illustrations, mais la gamme de jeux qu’il dépeint est beaucoup plus large que celle de ses prédécesseurs et a, apparemment, un symbolisme légèrement différent.
Le tableau représente une place de la ville; à droite, la rue s’enfonce dans les profondeurs et à gauche un fragment du paysage est visible: plusieurs arbres, une pelouse et une petite rivière. Partout, nous voyons des groupes d’enfants absorbés par le jeu. Il est intéressant de noter que différents auteurs donnent des chiffres différents concernant leur nombre: certains indiquent que les enfants sur la photo sont “plus de 230”, d’autres indiquent qu’ils sont “plus de 250”. Jean-Pierre Vanden Branden dans son œuvre “Les Jeux d’enfants de Pierre Bruegel” donne des chiffres plus précis: 168 garçons et 78 filles. Différents nombres sont également donnés concernant le nombre de jeux représentés par Bruegel: 83, 86, plus de 90.
Les participants à cette scène de masse ne sont unis par aucune action commune: ils sont divisés en groupes isolés indifférents les uns aux autres. Il est à noter que les personnages de Bruegel ont très peu d’enfants: ils sont plus probablement représentés comme de petits adultes. L’idéalisation de l’enfance, qui deviendra typique dans la représentation des enfants dans les siècles suivants, n’était nullement pratiquée à l’époque de Brueghel: dans l’enfance, ils ne voyaient que le stade de la préparation à l’âge adulte et traitaient les enfants en conséquence. Les visages des enfants sont dépourvus de caractéristiques individuelles et semblent primitifs et ternes. Pas un seul enfant ne sourit; leur amusement a l’air sérieux, concentré.
Étant donné que les enfants sont représentés d’une manière si inhabituelle pour nous, il est difficile de dire s’il y a des adultes sur la photo. De nombreux chercheurs pensent que Brueghel dépeint exclusivement un monde d’enfants; d’autres suggèrent que plusieurs adultes sont présents sur la photo.
La composition de l’image attire l’attention sur un horizon inhabituellement élevé et une perspective décalée, dirigeant le regard du spectateur vers la droite et l’intérieur des terres.