En 1890, Monet a acheté une maison et un terrain dans une petite ville de Giverny et a décidé de faire un étang et d’y cultiver des nénuphars à partir de graines commandées au Japon.
L’origine d’un tel plan est associée à un grand intérêt et amour de l’artiste pour l’art japonais et, en particulier, pour les gravures d’Hiroshige et Hokusai, qui se sont répandues en Europe après 1870. Le jardin occupait environ deux acres, et une partie de celui-ci s’étendait de l’autre côté de la route. A proximité se trouvait un petit étang; Monet l’a acheté avec un terrain attenant en 1893.
Se tournant vers la préfecture pour obtenir la permission de remodeler l’étang, Monet a écrit que c’était nécessaire “pour une célébration des yeux et des motifs de la peinture”. Après avoir reçu l’autorisation des autorités locales, il l’a converti en jardin d’eau, à travers les vannes, laissant entrer l’eau de la rivière Ept toute proche. Autour de l’étang, il a planté des fleurs et des arbustes: une partie de l’origine locale – framboises, pivoines, houx, peupliers; partie de plantes exotiques – anémones japonaises cerises, roses et blanches. Le jardin, qui s’étendait sur la route et autour de l’étang, faisait une impression d’exotisme et de romantisme.
Lors de sa planification, Monet a suivi les conseils d’un jardinier japonais, qui visitait Giverny depuis un certain temps: parmi la végétation habituelle modeste, le ginkgo chinois, les arbres fruitiers japonais, les bambous, un pont japonais se détachait ici, comme s’il avait migré ici de la gravure d’Hokusai. Des nénuphars nageaient dans l’étang et le jardin était parsemé d’un dédale de sentiers sinueux et entrecroisés. À l’automne 1899, Claude Monet entreprend une série de nénuphars à Giverny, sur laquelle il travaille jusqu’à sa mort. C’est le coin le plus préféré de Monet à Giverny, qu’il écrivait particulièrement souvent – un étang avec des nénuphars et de l’eau toujours claire, entouré d’arbres et de fleurs, avec un léger pont japonais en forme de dos d’âne.
A travers la verdure dense du jardin, un ciel bleu est visible. Sur le fond du contraste vert principal, des taches lumineuses de corolles et de nénuphars blancs, roses, jaunes brûlent. Les branches suspendues des saules pleureurs forment un mur continu qui enferme ce coin du reste du monde. “Il m’a fallu un certain temps pour comprendre ce que sont mes nénuphars. Je les ai plantés et élevés juste pour le plaisir, sans penser que je peindrais des tableaux pour eux… La perception de la faune ne nous vient pas tout de suite.”