Il semble que les longs cheveux ondulés de Martin tremblent un peu aux extrémités à cause de la brise qui souffle à travers la fenêtre ouverte. Ses lèvres pleines à moitié ouvertes prononcent une prière. Son image pleine de vie est comme une image miroir qui peut à tout moment disparaître.
Martin van Nyuvenhof, qui devait devenir maire de Bruges en 1497, était issu de générations d’une famille dominante dans la société. Lorsque Maximilien d’Autriche a reçu la couronne impériale, Martin est devenu son partisan actif. Peu de temps après avoir terminé les travaux sur le diptyque à Bruges, un soulèvement populaire a éclaté contre Maximilien. Il a été capturé, ses partisans et ses favoris ont été torturés et interrogés, puis exécutés sur l’échafaud.
Le frère Martin van Nyuvenhofe a été torturé, puis décapité. Les œuvres de Memling véhiculent donc les observations personnelles de l’artiste; même la réalité anoblie, mais exacte, est montrée à l’image de la tête coupée de Jean-Baptiste et des jets de sang battant comme une fontaine d’un corps décapité. Ce n’est que de cette manière que la vie terrestre pourrait être affichée dans le monde peint des peintures de Memling. A en juger par le reflet dans le miroir, le jeune homme regarde directement Madonna, et elle est assise face à la fenêtre.
La position utilisée sur l’aile droite était aux trois quarts du virage car le spectateur debout devant la Vierge Marie l’aurait accepté s’il avait tourné légèrement la tête vers la droite. Il est supposé que le spectateur et Martin sont à la même distance de la Madone, seul le premier voit son visage entier et le second de profil. Le miroir montre que Martin en manteau noir est à genoux. Le vitrail derrière le jeune homme représente son patron Saint Martin.