Cimetière juif – Jacob van Reisdal

Cimetière juif   Jacob van Reisdal

Un trait distinctif de l’œuvre mature de Reysdahl est la richesse des peintures dramatiques. Ses toiles ne sont plus une simple contemplation du monde qui l’entoure, comme les toiles de ses prédécesseurs, mais une recherche de dynamique, de mouvement en tout. La loi du renouvellement constant est ce que Raisdal a voulu refléter dans ses œuvres, c’est pourquoi il a choisi comme objet pour l’image ces moments dans la nature qui démontrent le plus clairement le processus d’une vie intérieure intense, la transition d’un état à un autre. D’où une certaine exaltation de l’objet représenté, une concentration de sensations sur la toile, ainsi qu’une certaine morosité, une fatalité.

Des motifs similaires sont apparus dans les premières œuvres de Reisdahl, s’intensifiant avec l’évolution de l’artiste. Peut-être étaient-ils également prédéterminés par la poétique la plus dure de la nature nordique. Mais malgré cela, les peintures de Reysdahl ne peuvent pas être considérées comme complètement imprégnées des thèmes de la mort et de l’inconstance. La volatilité elle-même peut être considérée comme un hymne à la vie et à la gestion individuelle.

Cependant, il y a encore une œuvre dans l’héritage de Reisdal où la tristesse et la prédestination prennent le dessus. Il s’agit du cimetière juif. Le thème principal est le silence majestueux de la mort et la loi inébranlable de changer les uns des autres: passer de l’automne à l’hiver, changer du jour à la nuit, changer le temps ensoleillé en pluvieux et, enfin, changer les générations humaines. Mais qu’est-ce qui conquiert cette variabilité constante, pourquoi toutes ces métamorphoses? La mort doit-elle être considérée comme l’accord final, ou la vie affirme-t-elle sa priorité? Quoi de plus important: la vie éphémère d’une immortalité individuelle ou générale? Telles sont les questions que Raisdahl pose au cimetière juif, et il est peu probable qu’il encourage le spectateur à réfléchir afin de découvrir une certaine vérité qui lui est révélée. Une peinture, ce sont les pensées de l’artiste, ce n’est pas le message d’une idée, mais seulement les pensées d’une seule personne,

L’idée de l’impitoyable mort est reflétée sur la toile dans un tronc d’arbre séché, dont les branches nues semblent “plonger” dans le paysage général, et dans les murs délabrés du bâtiment en arrière-plan. Ils sont comme l’étreinte de la vieille femme la plus osseuse avec une faux. En même temps, ces objets fournissent un cadre spatial dans lequel règne la Mort. C’est entre eux que se situent les tombeaux, et il était probablement important pour l’artiste que ce “royaume des morts” n’occupe pas toute la toile.

Le motif d’une vie victorieuse est transmis avec une force égale dans l’image. Un arbre vivant s’élève presque au centre de ce “royaume”, des nuages ​​flottent dans le ciel au-delà, et un petit ruisseau sort du cimetière. La mort elle-même donne naissance à la vie, au mouvement. Et l’habileté de Reisdal réside précisément dans le fait que, dans les détails ordinaires, il a pu percevoir les lois éternelles, dans le paysage réel – une image artistique.

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