L’aile gauche de ce triptyque étonnamment élégamment exécuté présente le moment de la naissance de Jean-Baptiste. Au premier plan, le spectateur voit la Vierge avec le bébé Jean-Baptiste dans ses bras et le juste Zacharie, le père de Saint-Jean, écrivant sur un morceau de papier le nom qui doit être appelé un garçon. Le panneau central capture le moment du baptême de Jean-Jésus-Christ. Et enfin, sur le panneau de droite du triptyque, Salomé est représenté tenant une tête coupée de Jean-Baptiste sur un plateau.
Authenticité du sentiment: une personne heureuse qui a vécu sa vie en harmonie avec elle-même, dans des œuvres qui ne gênent pas son âme. L’artiste qui a vécu une telle vie est doublement heureux. Et, probablement, Rogier van der Weyden était satisfait de ce bonheur précisément – le bonheur de travailler dans le domaine que le Seigneur lui avait donné.
Travailler jusqu’à la transpiration, à un sourire heureux et épuisé, travailler dur, mais sans trouble nasal et cardiaque. Est-il possible de le dire à propos d’un homme décédé il y a plusieurs siècles et qui ne nous a pas laissé un seul témoignage “verbal” de lui-même, pas un seul bout de papier où sa main aurait été écrite: “Oui, j’étais heureux dans cette vie”? Prenons-nous trop de nous-mêmes? Peut-être trop. Mais nous avons encore les tableaux du maître, marqués par l’authenticité incontestable du sentiment. Et, quoi qu’on en dise, il ne peut arriver que cette “authenticité incontestable” soit forcée, torturée.
Souffert – oui, s’est évanoui, mais n’a pas été torturé. Et ne savons pas quoi et comment Roger van der Weyden a parlé de sa vie passée, allongé sur son lit de mort. Mais toutes ses peintures sont un testament spirituel, qu’il a peint pendant de nombreuses années.