Sur l’aile gauche se trouve la décapitation de Saint-Jean-Baptiste et la séduisante Salomé. D’une manière générale, la composition du triptyque est impeccable d’un point de vue narratif: les différentes parties de l’œuvre sont interconnectées à la fois thématiquement et spatialement, ce qui n’est pas encore devenu typique de la peinture de l’époque. Et le choix du thème de l’Apocalypse est un phénomène unique dans l’histoire des beaux-arts.
Jamais auparavant un artiste n’a tenté d’illustrer le livre entier de l’Apocalypse en une seule œuvre, sans le diviser en secteurs distincts. Il s’agit d’une image incroyablement détaillée, réduite conformément aux lois de la perspective. Il ne “tombe” pas sur le spectateur; c’est probablement pourquoi peu d’artistes ont essayé de l’imiter.
Afin de ressentir pleinement l’impact de l’image, le spectateur doit “entrer” et se réduire mentalement sur chaque plan; ce n’est qu’alors que les cataclysmes représentés dans un petit espace prendront leur véritable échelle universelle. Il vaut la peine d’examiner de plus près cette vision.