Vers 1618, le jeune Jacob Jordaens écrit Adoration des bergers. La Vierge dans la représentation de Jordaens est une belle jeune femme en bonne santé; avec un geste familier et confiant, elle soutient le bébé enveloppé dans une couverture. Un châle noir met en valeur la blancheur laiteuse de sa peau et l’éclat de son rougissement.
L’enfant dort, et les bergers, qui selon la légende de l’Évangile sont venus s’incliner devant lui, sont respectueusement silencieux, mais les couleurs sont si vives, les formes sont tellement soulignées en volume, les gens sont si pleins de santé et de force, chaque figure et chaque objet se déclare si obstinément que le spectateur, debout devant l’image, pense surtout à la paix et à la tranquillité. L’image est frappante dans la puissante glorification de la force physique et de la santé. C’est pour Jordans la clé de la beauté humaine.
Transmettant l’existence physique et matérielle des personnes et des choses, Jordaens n’essaie pas de saisir la signification abstraite et spirituelle de l’histoire de l’Évangile. Elle se limite à l’image d’un événement purement terrestre. Ce n’est pas un hasard si plusieurs tableaux sur le thème “Adoration des bergers” apparaissent dans les œuvres de Jordaens lorsqu’un enfant est né de la jeune femme de l’artiste. Sa femme et sa petite fille lui servent de modèles, et les expériences à la maison aident à vraiment imaginer les événements de la légende chrétienne.